La douceur perméable de la rosée

Paco Dècina a participé durant quatre mois, en tant que chorégraphe, à un atelier de recherche en Antarctique sur le lointain archipel de Crozet. De cette résidence exceptionnelle, il rapporte un véritable poème chorégraphique dédié à la nature, au titre évocateur. Il y est question de la douceur de la nature comme une antithèse à la violence qui nous entoure. Immergé dans ce jardin non contaminé pour écouter la force de son silence, dans le temps suspendu de la représentation, Paco Dècina crée un rapport à la plénitude.

A travers la circulation des énergies, le souffle et la relation aux autres, ses trois interprètes masculins, trois danseurs exceptionnels, interrogent ce qui nous relie à cette puissance originelle et inviolée. Le bruit des vagues, le cri des oiseaux, la pluie. Des bras qui se tendent, des jambes qui s’étirent, les corps s’arc-boutent, sautent, glissent, se superposent, se cherchent, s’emmêlent. Tempêtes et violences ne sont pas absentes. Mais même dans ces moments, les trois interprètes restent dans une indicible fluidité.  Ils ne dansent pas le mouvement, ils sont le mouvement ! C’est rare, c’est magique.

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